jeudi 5 février 2015

Vers Port au Prince


Parti samedi matin, l’équipe se lançait, la fin de semaine dernière, dans l’exploration de la capitale haïtienne. Un premier contact avec l’art du pays se produisit au Village de Noailles, là où les artisans nous ont démontré leur talent dans la fabrication d’œuvres réalisées dans du vieux métal recyclé. Des pièces originales en métal embossé d’une grande beauté et d’une originalité particulière en ont surpris plusieurs.
À cette surprise succéda celle de la visite du Parc historique de la canne à sucre, déserté ce matin-là des ses guides qui, parait-il, avaient connu une veillée fort harassante. Très bel aménagement paysager dans un décor colonial doté d’équipements d’époque ayant servi à la production de sucre de canne et du fameux rhum du pays. Une autre partie de la ville, celle du Marché de Fer, reconstruit après le séisme, nous fut révélée dans sa réalité la plus difficile, celle de ses rues commerçantes jonchées de déchets de toutes sortes, d’immeubles à demi écroulés, le tout dans un désordre routier total, mais avec une vie qui ne peut s’empêcher de battre, celle de milliers de petits commerces sur la rue,et d’une masse compacte et grouillante de gens affairés: la vie qui tente à tout prix d’oublier sa grande misère, en somme.
Puis quelques incontournables de Port-au-Prince: le Champ de Mars enfin débarrassé de ses milliers de bâches de plastique, la cathédrale historique démolie lors du séisme, le Palais présidentiel démantelé et de vastes immeubles administratifs en reconstruction.
Par la suite nous fut révélée l’Autre ville, celle de sa bourgeoisie, de sa classe favorisée, c’est-à dire Pétionville. Changement d’allure, changement de porte-feuille.
Un repas apprécié chez Épi-d’Or, puis une route toute en montée vers notre destination pour la nuit: Furcy et son hôtel le ‘’Lodge’’, un charme nordique aux accents bien canadiens.
Une nuit fraîche, tous le diront, dans cet établissement situé sur le toit d’Haïti, mais un séjour plein de chaleur par l’hospitalité des lieux, la bonne nourriture servie et une nature d’une beauté sauvage bien différente de tout ce qu’Haïti laisse entrevoir au regard des étrangers, forêt de grands pins où se mêlent plusieurs espèces végétales exotiques.
Le lendemain, une randonnée en pleine nature avec un jeune guide local, nous mené vers des paysages que nous n’oublierons pas.

Au retour, toujours dans la Capitale, une visite du Musée National nous a servi de véritable cours d’Histoire du pays. En route ‘’vers la maison’’ le village de Titayen nous a permis de ne pas oublier ‘’l’inoubliable’’ puisqu'il s’agit d’une nécropole où furent enterrés après le grave séisme de 2010, des dizaines de milliers de corps. Moment d’émotion, bref arrêt dans le temps pour se souvenir d’une autre des réalités difficiles du peuple haïtien.     

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